Peut-on se filmer en conduisant ?
Si l’utilisation du téléphone portable ou tout autre outil est strictement interdite au volant, il est tout à fait possible ‒ et légal ‒ de filmer en conduisant grâce à un système particulier qui ne demande pas d’intervention humaine sur la route. Nous vous expliquons tout.
Filmer dans sa voiture : une pratique légale en France
En France, aucune loi n’interdit de prendre des images dans des lieux publics. Il est donc tout à fait possible de filmer ou prendre des photos de la route depuis sa voiture. L’installation d’une dashcam auto, cette caméra installée sur le pare-brise pour filmer la route du point de vue du conducteur, est même encouragée.
Attention cependant si vous avez l’habitude de sortir des frontières en voiture. Dans certains pays européens, par exemple, la pratique est interdite. C’est notamment le cas en Autriche, au Luxembourg, en Grèce ou au Portugal.
Les contraintes
Bien entendu, il est totalement interdit de conduire en filmant de façon manuelle avec l’appareil à la main. Le Code de la route exige, en plus, une certaine visibilité. La dashcam ne doit donc pas cacher la vue au conducteur.
Elle doit être d’une taille raisonnable et placée à un endroit propice qui ne gêne pas à la conduite. Vous pouvez demander conseil au commerçant qui vous a vendu le matériel pour choisir l’emplacement idéal.
Quel est l’intérêt ?
Filmer en conduisant peut avoir différents intérêts. En cas d’accident, vous pourrez ainsi prouver ce qu’il s’est passé de façon évidente et peu contestable. Si l’autre voiture fuit, vous aurez une chance de la retrouver grâce à sa plaque d’immatriculation visible sur vos images alors que, surpris par l’événement, nous n’avons bien souvent pas le réflexe d’enregistrer cette information.
Enfin, la dashcam peut également servir d’alarme de voiture et capturer des images en cas d’incidents, comme une dégradation ou une tentative de vol. Dans certains pays, la caméra permet aussi de dissuader un agent des forces de l’ordre de tenter de vous soudoyer ou, au moins, d’avoir une preuve du délit.
Peut-on utiliser ces images librement ?
Si des personnes reconnaissables se trouvent sur les images prises en dashcam, elles ne peuvent pas être publiées. L’article 226-1, qui protège la vie privée, prévoit une amende de 45 000 € et un an d’emprisonnement en cas d’utilisation des images sans consentement des personnes y apparaissant.
Les plaques d’immatriculation doivent également être floutées. Par contre, en cas de litige, tel qu’un accident, les images peuvent servir de preuve aux autorités. Il faut pour cela en informer la partie adverse.